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activité prodigieuse, et suivaient ce grand principe, qu'il ne faut laisser faire à d'autres que ce qu'on ne peut pas faire soi-même. Tous deux ont su régner, et ont régné trop peu. Si l'un eût vécu vingt ans de plus, le systême de l'Europe était changé : si l'autre n'eût pas été enlevé par un assassinat, il eût accoutumé les Romains à la domination, aussi bien qu'Auguste, et aurait fait de plus grandes choses que lui. César prodigua l'argent dans une république qu'il voulait corrompre Henri le ménagea dans une monarchie qu'il fallait rétablir. Tous deux furent arrachés, par une mort prématurée, aux grands projets qu'ils méditaient ; et l'on peut croire que Henri eût été aussi heureux contre les Espagnols, que César pouvait l'être contre les Parthes. Arques, Fontaine-Française, Coutras, Ivri, ne sont pas d'aussi grands noms dans la mémoire des hommes, et n'entraînaient pas d'aussi grandes destinées que la journée de Pharsale; mais il y avait autant de talents à déployer, avec moins de renommée à obtenir. César joignit la gloire des lettres à celle des armes, et cet avantage manqua à notre Henri IV (1); mais c'était la faute de son éducation et des temps, bien plus que de son génie : il avait l'esprit juste, l'élocution facile et souvent noble; et la harangue de Rouen prouve qu'il eut l'éloquence des grandes ames. Sa cause était en tout légitime et glorieuse : celle de César, qu'il est impossible de justifier en bonne morale, peut s'excuser en politique, si l'on considère qu'il avait nécessairement la conscience de ce qu'il pouvait faire et de ce qu'il devait craindre, et que, parmi plusieurs concurrents qui aspiraient à être aussi criminels qu'il le devint, il fut ou assez heureux ou assez malheureux pour être dans le cas de se déclarer le premier.

(1) Gabriel Brizard, mort à Paris, le 23 janvier 1793, a publié un ouvrage curieux intitulé: De l'Amour de Henri IV pour les Lettres.

(Note de l'Éditeur.)

OCTAV. CÆSAR AUGUSTUS.

I. GENTEM Octaviam Velitris præcipuam olim

fuisse multa declarant: nam et vicus celeberrimâ parte oppidi jampridem Octavius vocabatur: et ostendebatur ara Octavio consecrata, qui bello dux finitimo, quum fortè Marti rem divinam faceret, nuntiatâ repente hostis incursione, semicruda exta rapta foco prosecuit; atque ita prælium ingressus, victor rediit. Decretum etiam publicum extabat, quo cavebatur ut quoque anno in posterum simili modo exta Marti redderentur, reliquiæque ad Octavios referrentur.

II. Ea gens a Tarquinio prisco rege inter romanas gentes allecta in senatum, mox a Servio Tullio in patricias transducta, procedente tempore ad plebem se contulit; ac rursùs magnâ vi per divum Julium in patriciatum rediit. Primus ex hac magistratum populi suffragio cepit Caius Rufus. Is quæstorius Cneium et Caium procreavit, a quibus duplex Octaviorum familia de

(1) L'une des principales villes du pays des Volsques, où les Romains avaient envoyé une colonie.

(2) C'est ainsi qu'on peut appeler les sénateurs tirés des

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AUGUSTE.

I. La famille Octavia était anciennement une des premières de Veletri (1): plusieurs monuments en font foi. Un des endroits les plus fréquentés de la ville s'appelait depuis long-temps le quartier d'Octavius. On montrait un autel consacré à un homme de ce nom, qui commandait dans une guerre contre un peuple voisin, et qui, averti, au milieu d'un sacrifice à Mars, de l'irruption subite des ennemis, enleva du feu les chairs de la victime à demi rôties, les distribua selon la coutume, courut au combat, et revint triomphant. Il existait même un décret public qui ordonnait de faire tous les ans un sacrifice à Mars dans la même forme, et qui adjugeait aux Octaves les restes de la victime.

II. Cette famille, agrégée par Tarquin l'Ancien à la classe inférieure (2) du sénat, puis mise au rang des familles patriciennes par Servius Tullius, était redevenue ensuite plébéienne (3), et fut enfin rétablie avec beaucoup de peine dans sa première dignité par le dictateur Jules César. C. Rufus fut le premier des Octaves honoré d'une magistrature par les suffrages du peuple. Il fut questeur, et laissa deux fils, Cneius et Caius,

peuples conquis, minorum gentium, par opposition à ceux qui étaient Romains d'origine et patriciens.

(3) Il suffisait pour cela que l'aîné de la famille se fût fait adopter par un plébéien.

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