FRA [1810-1890] AND ADRIEN ROUQUETTE [1813-1887] ALCÉE FORTIER RANCOIS DOMINIQUE ROUQETTE was born at Bayou Lacombe, Louisiana, in 1810, and was educated at the College of Nantes, in Brittany, land of poetic memories. From childhood he was a poet and displayed a distaste for everything that was not connected with literature. He was a poet all his life and could do nothing but write verses. One might say of him as of Lamartine: "He was not a poet, he was poetry itself." For several years, poor and old, he walked the streets of New Orleans, always with flowers in his hands. On his return to Louisiana, after completing his education in France, Dominique Rouquette spent nearly all his time at Bayou Lacombe or at Bonfouca. He lived, so to say, in the solitude of the forest, and where nature was grandest and wildest he would sit under a tree and read or dream for hours. It was there that his poetic instinct and that of his brother Adrien were really developed. Both were true poets, but Dominique was greater than Adrien. Dominique Rouquette married, and, in order to earn a living, tried to be a teacher. He was, however, too much of a dreamer to succeed in that profession, and he went to Arkansas to open a store. It is useless to say that he was even less successful in commerce than in teaching. "Nature," said Dr. Alfred Mercier, who knew him well, "had created him solely for dreaming and composing verses." He died on May 10, 1890, aged eighty years. He was a pious and excellent man. His principal works are: 'Les Meschacébéennes,' Paris, 1838, and 'Fleurs d'Amérique,' New Orleans, 1859. Adrien Emmanuel Rouquette was born in New Orleans, February 13, 1813. Like his brother Dominique, he was educated at the College of Nantes. He traveled for several years in Europe, and on returning to Louisian Indied law for some time. He resided later near Mandeville, Louisiana, and became a priest of the Roman Catholic Church. He took a great interest in the Choctaw Indians and converted many of them to the Catholic faith. The Choctaws have gone to the Indian Territory, but the chapel in the woods, where Father Rouquette used to preach to the Indians, is still standing and is visited by many persons who take an interest in the romantic career of the poet-priest. Adrien Rouquette wrote English lyrics-Wild Flowers: Sacred Poetry' (1848)—of great merit, and his last work was a satire on Mr. George W. Cable's 'The Grandissimes,' entitled 'Critical Dialogue between Aboo and Caboo on a New Book: or, a Grandissime Ascension.' His French works are: 'Les Savanes' (1841); ‘La Thébaïde en Amérique' (1852); 'L'Antoniade' (1860); 'Poèmes Patriotiques' (1860); 'La Nouvelle Atala' (1879). The last-named work is a novel and is admirably written. It proves that Father Rouquette was as poetic in prose as in verse. He died in New Orleans July 15, 1887, and was followed to his grave by many Choctaws, men, women, and children. 'Poésies Américaines,' "L'Arbre des Chactas" (Choctaus). O sublimes forêts, vieilles filles du monde, -A. Barbier. C'était un arbre immense; arbre aux rameaux sans nombre, De sa circonférence embrassant l'horizon, Il pouvait abriter, endormis sous les herbes, Tous logeaient, retirés sous ses vertes alcôves; Puis, quand le vent passait sous son dôme sauvage, Un homme aux muscles forts, un homme à rude tâche, C'est pour lui que tomba l'obélisque vivant, C'est ta religion, c'est ta divinité; Et pour elle ta main mutile et défigure Les chefs-d'œuvre de l'art et ceux de la nature! . . Un arbre bien plus haut, bien plus fort, et dont l'ombre Et cet arbre est celui que Dieu même planta, L'arbre que l'homme en vain frappe aussi de sa hache; Donne à l'homme une couche, à l'enfant un berceau, A celui que maudit, comme à celui qui prie; Or, celui-là jamais ne doit tomber, périr; Sur le monde en débris, seul, il doit refleurir; Seul, il vivra toujours, sur toutes les ruines; Car son tronc nousse en Dieu d'immortelles racins! LA NOUVELLE ATALA: OU LA FILLE DE L'ESPRIT Légende Indienne par Chahta-Ima de la Louisiane. ADRIEN ROUQUETTE . . ATALA était poète! Dire qu'elle était poète, c'est dire qu'elle aimait les fleurs, les étoiles, tout ce qui est gracieux, tout ce qui est beau, tout ce qui est sublime, tout ce qui reflète l'Idéal et touche aux voiles de l'Infini; c'est dire qu'elle était l'initiée de la grande nature primitive, l'initiée dans ses plus profonds enseignements et ses plus chastes mystères d'amour exalté. Solitaire, elle avait interrogé la primitive nature, et la primitive nature lui avait répondu; elle lui parlait par toutes ses voix, et se dévoilait à elle d'autant plus qu'elle était plus unie à Dieu. Autant par instinct que par étude, elle connaissait les propriétés des fleurs, des graines, des feuilles, des écorces et des racines; les vertus de tous les simples; celles des gommes, des baumes et des résines; celles des sources minérales, dont les eaux salutaires vont se mêler aux grandes eaux des rivières. Elle distinguait à la première vue, et par une sorte d'intuition rapide, les fleurs qui sont plus immédiatement sous l'influence du soleil de celles que domine l'influence de la lune ou des étoiles; celles du jour de celles de la nuit et du crépuscule; celles qui aiment la lumière de celles qui se plaisent dans l'ombre; celles de la terre de celles de l'eau; elle nommait chacune d'un nom significatif-la plante vénéneuse comme la plante salutaire, l'antidote comme le poison. Et les fleurs et les plantes lui parlaient de Dieu seul. Autant que les fleurs, les étoiles attiraient ses regards; elle observait le repos des unes et les mouvements des autres; elle pouvait dire l'heure de la nuit par la position de tel groupe d'étoiles mobiles. Elle donnait à chacune un nom qui la désignait Et les étoiles lui parlaient de Dieu seul. |