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mença à le devenir, et à faire des traités pour sa conservation (1); ce qui est le moyen le plus légitime d'acquérir la souveraine puissance: c'est ainsi que l'Armorique et la Bretagne commencerent à vivre sous leurs propres loix (2).

Telle fut la fin de l'empire d'Occident, Rome s'étoit agrandie, parce qu'elle n'avoit eu que des guerres successives; chaque nation, par un bonheur inconcevable, ne l'attaquant que quand l'autre avoit été ruinée. Rome fut détruite, parce que toutes les nations l'attaquèrent à la fois, et pénétrèrent par-tout..

(1) Du temps d'Honorius, Alaric, qui assiégeoit Rome, obligea cette ville à prendre son alliance même contre l'empereur qui ne put s'y opposer. Procope, guerre des Goths, liv. I. Voyez Zozime livre VI.

(2) Zozime, ibid.

CHAPITRE XX.

1. Des conquêtes de Justinien. 2. De son gouvernement.

COMME tous ces peuples entroient pêle-mêle dans l'empire, ils s'incommodoient réciproquement; et toute la politique de ces temps-là fut de les armer les uns contre les autres; ce qui étoit aisé à cause de leur férocité et de leur avarice. Ils s'entre-détruisirent pour la plupart, avant d'avoir pu s'établir; et cela fit que l'empire d'Orient subsista encore du temps.

D'ailleurs, le Nord s'épuisa lui-même, et l'on n'en vit plus sortir ces armées innombrables qui parurent d'abord: car après les premières invasions des Goths et des Huns, sur-tout depuis la mort d'Attila, ceux-ci, et les peuples qui les suivirent, attaquèrent avec moins de forcés.

Lorsque ces nations, qui s'étoient assemblées en corps d'armées, se furent dispersées en peuples, elles s'affoiblirent beaucoup : répandues dans les

divers lieux de leurs conquêtes, elles furent elles-mêmes exposées aux inva

sions.

Ce fut dans ces circonstances que Justinien entreprit de reconquérir l'Afrique et l'Italie, et fit ce que nos François exécutèrent aussi heureusement contre les Visigoths, les Bourguignons, les Lombards et les Sarrasins.

Lorsque la religion chrétienne fut apportée aux Barbares, la secte arienne étoit en quelque façon dominante dans l'empire. Valens leur envoya des prêtres ariens, qui furent leurs premiers apôtres. Or, dans l'intervalle qu'il y eut entre leur conversion et leur établissement, cette secte fut en quelque façon détruite chez les Romains: les Barbares ariens ayant trouvé tout le pays orthodoxe, n'en purent jamais gagner l'affection, et il fut facile aux empereurs de les troubler.

D'ailleurs, ces Barbares, dont l'art et le génie n'étoient guère d'attaquer les villes, et encore moins de les défendre, en laissèrent tomber les murailles en ruine. Procope nous apprend que Bélisaire trouva celles d'Italie en cet état. Celles d'Afrique avoient été déman

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telées par Genséric (1), comme celles d'Espagne le furent dans la suite par Vitisa (2), dans l'idée de s'assurer de ses habitans.

La plupart de ces peuples du Nord, établis dans les pays du Midi, en pri rent d'abord la mollesse, et devinrent incapables des fatigues de la guerre (3): les Vandales languissoient dans la volupté; une table délicate, des habits efféminés, des bains, la musique, la danse, les jardins, les théâtres, leur étoient devenus nécessaires.

Ils ne donnoient plus d'inquiétude aux Romains (4), dit Malchus (5) depuis qu'ils avoient cessé d'entretenir les armées que Genséric tenoit toujours prêtes, avec lesquelles il prévenoit ses ennemis, et étonnoit tout le monde par la facilité de ses entreprises.

La cavalerie des Romains étoit trèsexercée à tirer de l'are, mais celle des Goths et des Vandales ne se servoit que de l'épée et de la lance, et ne pouvoit

Procope, guerre des Vandales, livre I.

Mariana, histoire d'Espagne, liv. VI, chap. 19. (3) Procope, guerre des Vandales, liv. II. (4) Du temps d'Honoric.

(5) Histoire bizantine, dans l'extrait des ambas

sades.

combattre de loin (1): c'est à cette différence que Bélisaire attribuoit une partie de ses succès.

Les Romains (sur-tout sous Justinien) tirèrent de grands services des Huns, peuples dont étoient sortis les Parthes, et qui combattoient comme eux. Dequis qu'ils eurent perdu leur puissance par la défaite d'Attila, et les divisions que le grand nombre de ses enfans fit naître, ils servirent les Romains en qualité d'auxiliaires, et ils formèrent leur meilleure cavalerie.

Toutes ces nations barbares se distinguoient chacune par leur manière par ticulière de combattre et de s'armer (2). Les Goths et les Vandales étoient redoutables l'épée à la main; les Huns étoient des archers admirables; les Suéves, de bons hommes d'infanterie; les Alains étoient pesamment armés ; et les Hérules étoient une troupe légère. Les Romains prenoient dans toutes ces nations les divers corps de troupes qui

((Voyez Procope, guerre des Vandales, liv. I; et le même auteur, guerre des Goths, liv. I. Les archers goths étoient à pied; ils étoient peu instruits. (2) Un passage remarquable de Jornandès nous donne toutes ces différences; c'est à l'occasion de la baLaille que les Gépides donnèrent aux enfans d'Attila,

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