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n'étant plus habitable qu'autour des places fortes, on en båtit de toutes parts. Il en étoit comme de la France du temps des Normands (1), qui n'a jamais été si foible que lorsque tous ses villages étoient entourés de murs.

entières,

Ainsi toutes ces listes de noms des forts que Justinien fit bâtir, dont Procope couvre des sont que des monumens de la foiblesse de l'empire.

pages

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menta. Les Barbares se montroient là où ils n'avoient point encore paru. Et Dion, livre LV, rapporte, que de son temps? sous l'empire d'Alexandre, il y en avoit treize. On voit, par la notice de l'empire, écrite depuis Areadius et Honorius, que dans le seul empire d'Orient il y en avoit quinze. Le nombre en augmenta toujours. La Pamphilie, la Lycaonie, la Pysidie, devinrent des marches; et tout l'empire fut couvert de fortifications. Aurélien avoit été obligé de fortifier Rome.

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CHAPITRE X X I.

Désordres de l'empire d'Orient.

DANS

ANS ce temps-là, les Perses étoient dans une situation plus heureuse que les Romains ils craignoient peu les peuples du Nord (1), parce qu'une partie du mont Taurus, entre la mer Caspienne et le Pont-Euxin, les en séparoit; et qu'ils gardoient un passage fort étroit (2), fermé par une porte qui étoit le seul endroit par où la cavalerie pouvoit passer par-tout ailleurs, ces Barbares étoient obligés de descendre par des précipices, et de quitter leurs chevaux qui faisoient toute leur force; mais ils étoient encore arrêtés par l'Araxe, rivière profonde, qui coule de l'Ouest à l'Est, et dont on défendoit aisément les passages (3).

De plus, les Perses étoient tranquilles du côté de l'Orient; au Midi, ils étoient

(1) Les Huns.

(2) Les portes caspiennes.

(3) Procope, guerre des Perses, liv. I.

bornés par la mer. Il leur étoit facile d'entretenir la division parmi les princes arabes, qui ne songeoient qu'à se piller les uns les autres. Ils n'avoient donc proprement d'ennemis que les Romains. « Nous savons, disoit un >> ambassadeur de Hormisdas (1), que » les Romains sont occupés à plusieurs » guerres, et ont à combattre contre » presque toutes les nations; ils savent, >> au contraire, que nous n'avons de » guerre que contre eux, »

Autant que les Romains avoient négligé l'art militaire, autant les Perses l'avoient-ils cultivé. « Les Perses, di» soit Bélisaire à ses soldats, ne vous » surpassent point en courage; ils n'ont » sur vous que l'avantage de la disci» pline. »

Ils prirent, dans les négociations, la même supériorité que dans la guerre, Sous prétexte qu'ils tenoient une garnison aux portes caspiennes, ils demandoient un tribut aux Romains, comme si chaque peuple n'avoit pas ses frontières à garder : ils se faisoient payer pour la paix, pour les trèves, pour les suspensions d'armes, pour le temps que (1) Ambassades' de Ménandre.

l'on employoit à négocier; pour celui qu'on avoit passé à faire la guerre.

Les Alvares, ayant traversé le Danube, les Romains, qui, la plupart du temps, n'avoient point de troupes à leur opposer, occupés contre les Perses lorsqu'il auroit fallu combattre les Alvares, et contre les Alvares quand il auroit fallu arrêter les Perses, furent encore forcés de se soumettre à un tribut; et la majesté de l'empire fut flétrie chez toutes les nations.

Justin, Tibère et Maurice travaillerent avec soin à défendre l'empire: ce dernier avoit des vertus, mais elles étoient ternies par une avarice présque inconcevable dans un grand prince.

Le roi des Alvares offrit à Maurice de lui rendre les prisonniers qu'il avoit faits, moyennant une demi-pièce d'argent par téte; sur son refus, il les fit égorger. L'armée romaine indignée se révolta; et les verts s'étant soulevés en même temps, un centenier, nommé Phocas, fut élevé à l'empire, et fit tuer Maurice et ses enfans.

L'histoire de l'empire grec, c'est ainsi que nous nommerons dorénavant l'empire romain, n'est plus qu'un tissu

que

de révoltes, de séditions et de perfidies. Les sujets n'avoient pas seulement l'idée de la fidélité l'on doit aux princes: et la succession des empereurs fut si interrompue, que le titre de porphyrogénète, c'est-à-dire, né dans l'appartement où accouchoient les impératrices, fut un titre distinctif que peu de princes des diverses familles impériales purent porter.

les

Toutes les voies furent bonnes pour parvenir à l'empire on y alla par soldats, par le clergé, par le sénat, par les paysans, par le peuple de Constantinople, par celui des autres villes.

La religion chrétienne étant devenue dominante dans l'empire, il s'éleva successivement plusieurs hérésies qu'il fallut condamner. Arius ayant nié la divinité du Verbe; les Macédoniens, celle du Saint-Esprit; Nestorius, l'unité de la personne de Jésus-Christ; Eutichès, ses deux natures; les Monothélites, ses deux volontés; il fallut assembler des conciles contre eux : mais les décisions n'en ayant pas été d'abord universellement reçues, plusieurs empereurs séduits revinrent aux erreurs condamnées. Et comme il n'y a jamais

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