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et incapables de tout ce qui suppose un effort; moins d'occasions de se distinguer; une certaine façon méthodique de prendre des villes et de donner des batailles, la question n'étant que de faire une brèche, et de se rendre quand elle est faite; toute la guerre consistant plus dans l'art que dans les qualités personnelles de ceux qui se battent, l'on sait à chaque siége le nombre des soldats qu'on y laissera; la noblesse ne combat plus en corps.

Nous ne pouvons jamais avoir de règles dans nos finances, parce que nous savons toujours que nous ferons quelque chose et jamais ce que nous ferons.

On n'appelle plus un grand ministre un sage dispensateur des revenus publics, mais celui qui a de l'industrie, et de ce qu'on appelle des expédiens.

L'on aime mieux ses petits-enfans que ses fils; c'est qu'on sait à peu près au juste ce qu'on tire de ses fils, la fortune et le mérite qu'ils ont; mais on espère et l'on se flatte sur ses petits-fils. Je n'aime pas les petits honneurs. On ne savait pas auparavant ce que vous méritiez; mais ils vous fixent, et décident au juste ce qui est fait pour vous.

Quand, dans un royaume, il y a plus d'avantage à faire sa cour qu'à faire son devoir, tout est perdu.

La raison pour laquelle les sots réussissent toujours dans leurs entreprises, c'est que, në sachant pas et ne voyant pas quand ils sont impétueux, ils ne s'arrêtent jamais.

Remarquez bien que la plupart des choses qui nous font plaisir sont déraisonnables.

Les vieillards qui ont étudié dans leur jeunesse n'ont besoin que de se ressouvenir, et non d'apprendre.

On pourrait, par des changemens imperceptibles dans la jurisprudence, retrancher bien des procès.

Le mérite console de tout.

J'ai ouï dire au cardinal Imperiali: Il n'y a point d'homme que la fortune ne vienne visiter une fois dans sa vie; mais lorsqu'elle ne le trouve pas prêt à la recevoir, elle entre par la porte, et sort par la fenêtre.

Les disproportions qu'il y a entre les hommes sont bien minces pour être si vains : les uns ont la goutte, d'autres la pierre ; les uns meurent, d'autres vont mourir ; ils ont une même âme pendant l'éternité, et elles ne sont différentes que pendant un quart d'heure, et c'est pendant qu'elles sont jointes à un corps.

Le style enflé et emphatique est si bien le plus aisé, que, si vous voyez une nation sortir de la barbarie, vous verrez que son style donnera d'abord dans le sublime, et ensuite descendra au naïf. La difficulté du naïf est que le bas le côtoie : mais il y

a une différence immense du sublime au naïf, et du sublime au galimatias.

Il y a bien peu de vanité, à croire qu'on a besoin des affaires pour avoir quelque mérite dans le monde, et de ne se juger plus rien lorsqu'on ne peut plus se cacher sous le personnage d'homme public.

Les ouvrages qui ne sont point de génie ne prouvent que la mémoire ou la patience de l'auteur.

Partout où je trouve l'envie, je me fais un plaisir de la désespérer; je loue toujours devant un envieux ceux qui le font pâlir. L'héroïsme que la morale avoue ne touche que peu de gens c'est l'héroïsme qui détruit la morale, qui nous frappe et cause notre admiration.

Remarquez que tous les pays qui ont été beaucoup habités sont très-malsains: apparemment que les grands ouvrages des hommes, qui s'enfoncent dans la terre, canaux, caves, souterrains, reçoivent les eaux qui y croupissent.

Il y a certains défauts qu'il faut voir pour les sentir, tels que les habituels.

Horace et Aristote nous ont déjà parlé des vertus de leurs pères et des vices de leurs temps, et les auteurs de siècle en siècle nous en ont parlé de même. S'ils avaient dit vrai, les hommes seraient à présent des ours. Il me semble que ce qui fait ainsi raisonner tous les hommes, c'est que nous avons vu nos pères et nos maîtres qui nous corrigeaient. Ce n'est pas tout les hommes ont si mauvaise opinion d'eux, qu'ils ont cru non-seulement que leur esprit et leur âme avaient dégénéré, mais aussi leur corps, et qu'ils étaient devenus moins grands, et non-seulement eux, mais les animaux. On trouve dans les histoires les hommes peints en beau, et on ne les trouve pas tels qu'on les voit.

La raillerie est un discours en faveur de son esprit contre son bon naturel.

Les gens qui ont peu d'affaires sont de très-grands parleurs. Moins on pense, plus on parle : ainsi les femmes parlent plus que les hommes; à force d'oisiveté elles n'ont point à penser. Une nation où les femmes donnent le ton est une nation parleuse.

Je trouve que la plupart des gens ne travaillent à faire une grande fortune que pour être au désespoir, quand ils l'ont faite, de ce qu'ils ne sont pas d'une illustre naissance.

assez

Il y a autant de vices qui viennent de ce qu'on ne s'estime pas de ce que l'on s'estime trop. Dans le cours de ma vie, je n'ai trouvé de

, que

gens communément

méprisés que ceux qui vivaient en mauvaise compagnie.

Les observations sont l'histoire de la physique, les systèmes en sont la fable.

Plaire dans une conversation vaine et frivole est aujourd'hui le seul mérite pour cela, le magistrat abandonne l'étude des lois ; le médecin croit être décrédité par l'étude de la médecine; on fuit comme pernicieuse toute étude qui pourrait ôter le badinage.

Rire pour rien, et porter d'une maison dans l'autre une chose frivole, s'appelle science du monde. On craindrait de perdre celle-là, si l'on s'appliquait à d'autres.

Tout homme doit être poli; mais aussi il doit être libre..

La pudeur sied bien à tout le monde; mais il faut savoir la vaincre, et jamais la perdre.

Il faut que la singularité consiste dans une manière fixe de penser qui échappe aux autres; car un homme qui ne saurait se distinguer que par une chaussure particulière, serait un sot par tout pays.

On doit rendre aux auteurs qui nous ont paru originaux dans plusieurs endroits de leurs ouvrages cette justice, qu'il ne se sont point abaissés à descendre jusqu'à la qualité de copistes.

Il y a trois tribunaux qui ne sont presque jamais d'accord: celui des lois, celui de l'honneur, celui de la religion.

Rien ne raccourcit plus les grands hommes que leur attention à de certains procédés personnels. J'en connais deux qui y ont été absolument insensibles, César, et le duc d'Orléans régent.

Je me souviens que j'eus autrefois la curiosité de compter combien de fois j'entendrais faire une petite histoire qui ne méritait certainement pas d'être dite ni retenuc pendant trois semaines qu'elle occupa le monde poli, je l'entendis faire deux cent vingt-cinq fois, dont je fus très-content.

Un fonds de modestie rapporte un très-grand fonds d'intérêt. Ce sont toujours les aventuriers qui font de grandes choses, et non pas les souverains des grands empires.

L'art de la politique rend-il nos histoires plus belles que celles des Romains et des Grecs?

Quand on veut abaisser un général, on dit qu'il est heureux (1); mais il est beau que sa fortune fasse la fortune publique.

J'ai vu les galères de Livourne et de Venise, je n'y ai pas vu un seul homme triste. Cherchez à présent à vous mettre au con un morceau de ruban bleu pour être heureux.

(1) Ce mot rappelle celui de Fontenelle, à qui on disait, au sujet du succès d'Inès de Castro, que La Motte était heureux : Oui, répondit-il; mais ce bonheur n'arrive jamais aux sots.

ROTHEQUE

TABLE DES PIÈCES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

CONSIDÉRATIONS SUR LES CAUSES DE LA GRANDEUR des Romains,

ET DE LEUR DÉCADENCE.

CHAPITRE PREMIER. Commencemens de Rome. - Ses guerres.
CHAP. II. De l'art de la guerre chez les Romains.
CHAP. III. Comment les Romains purent s'agrandir.
CHAP. IV. Des Gaulois.

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-

De Pyrrhus.

Guerre d'Annibal.

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Parallèle de Carthage et de

12

CHAP. V. De l'état de la Grèce, de la Macédoine, de la Syrie et de
l'Égypte, après l'abaissement des Carthaginois.

CHAP. VI. De la conduite que les Romains tinrent pour soumettre les
peuples.

CHAP. VII. Comment Mithridate put leur résister.

CHAP. VIII. Des divisions qui furent toujours dans la ville.
CHAP. IX. Deux causes de la perte de Rome.

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CHAP. XII. De l'état de Rome après la mort de César.

CHAP. XIII. Auguste.

CHAP. XIV. Tibère.

CHAP. XV. Des empereurs, depuis Caïus Caligula jusqu'à Antonin.

CHAP. XVI. De l'état de l'empire depuis Antonin jusqu'à Probus.
CHAP. XVII. Changement dans l'état.

CHAP. XVIII. Nouvelles maximes prises par les Romains.

CHAP. XIX. Grandeur d'Attila. - Cause de l'établissement des barbares.
Raisons pourquoi l'empire d'Occident fut le premier abattu.

CHAP. XX. Des conquêtes de Justinien.

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De son gouvernement.

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TABLE DES PIÈCES etc.

DIALOGUE DE SYLLA ET D'EUCRATE.

LYSIMAQUE.

599

399

405

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DISCOURS PRONONCÉ A LA RENTRÉE DU PARLEMEnt de Bordeaux,
le jour de la Saint-Martin 1725.

428

DISCOURS DE RÉCEPTION A L'ACADÉMIE Des Sciences de Bor-
DEAUX, prononcé le premier mai 1716.

436

DISCOURS PRONONCÉ A LA RENTRÉE DE L'ACADÉMIE DE BORDEAUX,
le 15 novembre 1717.

438

Discours sur la CAUSE DE L'ÉCHO, prononcé le 1er mai 1718. 441
DISCOURS SUR L'USAGE DES GLANDES RÉNALES, prononcé le
25 août 1718.

445

PROJET D'UNE HISTOIRE PHYSIQUE DE LA TERRE ANCIENNE ET

MODERNE, 1719.

450

DISCOURS SUR LA cause de la transparence des CoRPS, pro-
noncé le 25 août 1720.

454

OBSERVATIONS SUR L'HISTOIRE naturelle, lues le 20 novem-

bre 1721.

456

•Discours SUR LES MOTIFS QUI DOIVENT NOUS ENCOURAGER Aux
SCIENCES, prononcé le 15 novembre 1725.

469

DISCOURS CONTENANT L'ÉLOGE DU DUC DE LA FORCE, prononcé

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