Εικόνες σελίδας
PDF
Ηλεκτρ. έκδοση

féremment admis aux honneurs du consulat et de la dictature. Depuis cette époque, la noblesse des Romains consista dans le droit des images, c'est-à-dire dans les charges curules possédées par leurs familles. Les choses changèrent encore dans la suite. Les richesses furent la seule différence qui existât parmi les Romains. On détermina quel bien il fallait avoir pour être compris dans le rôle des chevaliers, ou, étant cheva lier, pour pouvoir être sénateur. Senatorum gradum, dit Sénèque, census ascendere facit.

[blocks in formation]

Vrais principes de la grandeur romaine, développés par Denina.

Ce n'est ni la distinction entre les patriciens CE E et les plébéïens, ni la discipline militaire, ni les maximes du gouvernement qui firent la fortune des Romains, et qui la détruisirent. Denina, qui examine cette question avec beaucoup de méthode, observe avec raison qu'il n'existait rien dans les lois romaines, ni dans la mo→ rale du gouvernement, qui pût donner aux Romains aucun ascendant sur les autres peuples

[ocr errors]

d'Italie; on n'en saurait, en effet, chercher la cause, ni dans la lutte entre le sénat et le peuple, ni dans la réunion civile et militaire, ni dans l'amour de la patrie, ni dans cette passion. pour la gloire, qui poussait les Romains aux grandes choses, ni même dans les idées reliligieuses qui remplissaient les soldats et les généraux d'un enthousiasme décisif dans les combats. Aucune de ces causes ne fut tellement propre aux Romains, qu'elle n'agît également sur les autres peuples d'Italie. La manière de traiter les affaires et de se conduire à la guerre était absolument uniforme dans toutes les cités de la péninsule.

La difficulté ne consiste pas à décider commént les Romains, maîtres de l'Italie, vainquirent les autres nations, mais comment ils parvinrent à dominer sur l'Italie même : cette question n'a été discutée ni par Montesquieu, ni par Machiavel, ni par les autres critiques qui se sont occupés des causes de la grandeur et de la décadence des Romains.

Les historiens de Rome, forcés de louer la discipline militaire des peuples voisins ou rivaux, voudraient en rapporter la gloire à leur patrie; mais il n'existe aucune preuve que les

4

Latins aient jamais rien appris des Romains, au lieu que les Romains convenaient qu'ils tenaient des peuples du Latium, et particulièrement des Samnites, la plupart de leurs principes sur la tactique.

Tant que Rome fit la guerre en Italie, les soldats et les capitaines qu'on lui opposa furent rarement inférieurs aux siens; et si dans les siècles suivans les armées qu'elle envoya hors de l'Italie, suivaient, dans la tactique, des règles inconnues aux nations auxquelles la république faisait la guerre, elle devait cet avantage aux guerres italiques. L'apprentissage de l'art des combats avait été très-long et très-rude. A l'égard du gouvernement intérieur, tous les historiens peignent le peuple romain comme une tourbe séditieuse, disposée plusieurs fois à laisser les champs en friche, et à mourir de faim pour entraîner la ruine des patriciens orgueilleux, oppresseurs, et cruellement usuriers. Ils peignent les vertus domestiques, chantées magnifiquement, mais si mal observées par les Romains, qu'un jour les femmes romaines conspirerent pour les empoisonner tous sans exception; ils peignent les lois les plus graves et les plus utiles, violées, ou éludées aussitôt que

19

promulguées, et l'intérêt particulier l'emportant perpétuellement sur l'intérêt public.

Il faut donc chercher d'autres principes pour déterminer les causes de la grandeur romaine.

Un prince (1) d'une naissance incertaine, nourri par une femme prostituée, élevé par des bergers, et depuis devenu chef de brigands, jeta les premiers fondemens de la capitale du monde. Il la consacra au Dieu de la guerre,dont il voulait qu'on le crût sorti, et il admit pour habitans, des gens de toutes les conditions, venusde différens endroits, Grecs, Latins, Albains, et Toscans, la plupart pâtres et bandits, mais tous d'une valeur déterminée. Un asile qu'il ouvrit en faveur des esclaves et des fugitifs, en attira un grand nombre. Rome, dans son origine, était moins une ville qu'un camp rempli de cabanes, entouré de faibles murailles, sans lois civiles, sans magistrats, et qui servait seulement d'asile à des aventuriers, la plupart sans femmes et sans enfans, que l'impunité et le desir de faire du butin avait réunis. Ce fut d'une retraite de voleurs que sortirent les conquérans de l'univers.

Cette disposition locale fournit à Romulus

(1) Vertot, Histoire des Révolutions romaines,

tom. I.

et à ses successeurs, quelques moyens de s'agrandir.

Rome était bâtie au centre de la contrée qu'habitaient les Toscans et les Latins. Les premiers, riches, magnifiques et corrompus par le luxe; les seconds, pauvres et austères, autant par la disposition du sol ingrat qu'ils habitaient, que par la nature de leurs institutions. Les premiers rois de Rome empruntèrent des Toscans les ornemens de la magistrature, les cérémonies religieuses, et les fêtes publiques. Ces moyens si puissans sur la multitude, attiraient dans Rome un grand nombre d'hommes et de femmes qui venaient de bourgs habités par les Sabins, les Herniques, les Volsques, les Eques, où la sévérité des moeurs rendait les spectacles publics plus rares et moins brillans. Ce concours fut augmenté par la foule des intrigans qui affluent par-tout où l'on peut espérer de faire fortune. Quelques patriciens qui éprouvaient des dégoûts dans leur patrie, se transportaient, avec leurs richesses et leurs biens dans une ville nouvelle qui leur offrait l'espoir de parvenir aux premiers honneurs. On sait que les Tarquins étaient issus de Tarquinie, ville de Toscane. La famille Claudia, fatiguée des discordes civiles qui régnaient parmi

« ΠροηγούμενηΣυνέχεια »