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siècle.

le regarderions comme le plus imprudent des Troisième hommes; mais vingt ans de succès font son éloge, sur-tout lorsqu'on pense au caractère de Maximien Hercules et à celui de Galère qu'il s'était donné pour collègue.

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Comment les ressorts d'un Gouvernement se compliquent et s'affaiblissent. Maximes le Gouvernement, adoptées par les preniers empereurs romains.

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C'EST ici le lieu d'examiner comment les ressorts d'un gouvernement se compliquent et s'affaiblissent à mesure que l'empire s'étend, et que la corruption des moeurs en désunit les parties.

Dans les premiers temps de la république romaine, la souveraineté se trouvait dans les comices tenues par curies, par tribus ou par centuries; le pouvoir exécutif résidait dans le sénat, à la tête duquel deux consuls annuels étaient en même temps les premiers magistrats du peuple et les généraux des armées, Ce sys

Troisième

tème simple aurait pu subsister aussi long-temps que les Romains n'auraient pas fait des con- siècle. quêtes, si les patriciens n'avaient abusé des prérogatives qu'ils tenaient des lois de leur pays; leur avarice souleva les plébéïens, et servit de prétexte à l'ambition des tribuns. Il y eut bientôt deux sortes de comices; la souveraineté se modifia de deux manières différentes, les magistratures se multiplièrent.

Les ressorts du gouvernement commencent à s'embarrasser, les dissentions troublent la république, les succès au dehors augmentent les embarras du dedans. Le souverain, devenu trop nombreux et répandu sur une trop grande surface, ne peut plus se réunir pour faire connaître sa volonté. Comment se rendre à Rome, de toute l'Italie, pour voter dans les comices? Comment reconnaître dans une assemblée tumultueuse, souvent composée de plus de cent mille votans, les individus qui étaient citoyens romains et ceux qui ne l'étaient pas? On prenait presque toujours pour la voix du peuple, celle d'une faction populaire rassemblée par des factieux. Les guerres étrangères rapprochaient tous les partis, la république agissait au dehors avec des forces redoutables; mais on pouvait prévoir que ces divisions inté

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rieures déchireraient son sein, et qu'elle tourTroisième nerait un jour contre elle-même les armes employées contre ses ennemis.

siècle.

L'empire romain étant devenu très-étendu, les deux consuls ne suffisaient plus pour gouverner la capitale et les provinces, il fallut créer des proconsuls, et les continuer plusieurs années dans leur dignité, pour leur donner le temps de terminer les guerres entreprises. Cette nouvelle magistrature devait être un jour fatale à la république; les proconsuls ne pouvaient manquer de devenir plus puissans que les consuls mêmes, puisqu'ils commandaient toujours une armée, qu'ils étaient plus long-temps en charge, et qu'éloignés de Rome ils pouvaient aisément abuser de leur pouvoir.

Cependant les factions qui déchiraient Rome, entraînaient des abus d'autant plus grands que la puissance des factieux s'était accrue avec celle de la république; mais quelque sanglantes. qu'elles fussent, ce n'était encore que des émeutes où le sénat et le peuple, tour-à-tour vainqueurs ou victimes, s'arrachaient l'exercice de l'autorité publique, sans la déposer dans des mains étrangères. Les légions répandues dans les provinces pouvaient seules opérer une révolution

au gré de leur caprice. Cette vérité était si bien sentie, que Marius, consul romain, prit la fuite à l'approche de Sylla, et que Pompée abandonna l'Italie, lorsqu'il apprit que César avait passé le Rubicon.

Le choc de toutes les autorités, de toutes les intrigues, de toutes les passions, avait produit dans Rome un tel chaos, il paraissait si évident que les citoyens vertueux, luttant vainement pour défendre la liberté expirante, plongeaient eux-mêmes la république dans de nouveaux malheurs, par les efforts mêmes qu'ils faisaient pour la sauver ; que César n'eût peutêtre pas été assassiné, si, content de la réalité du pouvoir il n'eût voulu dompter jusqu'à l'imagination des Romains, en s'obstinant pour de vains titres.

Toutes les circonstances se réunirent en faveur d'Auguste. Le cri de la liberté ne se faisait plus entendre, depuis que les plus fiers républicains étaient ensevelis sous les ruines de la république. Si on n'osait demander un maître, du moins le besoin d'un chef était profondément senti; la paix semblait devoir tenir lieu de liberté. Auguste, dans ces circonstances, vainqueur du triumvirat lui-même, offre cette paix à ce chef. La fin tragique de César était

Troisième

siècle.

une leçon pour ce tyran, qui sans doute eût Troisième continué d'être cruel,s'il n'avait pas craint pour siècle. sa vie. Auguste entretient l'illusion du peuple qui se croit encore souverain, parce que dans ses comices il nomme des magistrats sans pouvoir. Auguste affecte de donner des marques de considération aux citoyens investis de l'estime publique, il refuse le titre de dictateur, et n'accepte que les magistratures qui s'associaient avec les idées républicaines ; quelquefois même il refuse le consulat, pour ne pas éveiller le soupçon, en rendant cette dignité héréditaire dans sa personne; ses soins ramènent dans Rome l'abondance et les plaisirs, le commerce fleurit, les arts et les sciences sont en honneur.

Ce repos, après de longués agitations, fut une jouissance délicieuse pour les Romains. Auguste, pour augmenter sa popularité, feint

de vouloir abandonner le timon des affaires au moment où l'enthousiasme se prononçait en sa faveur; il feint de ne consentir à gouverner encore la république que pour obéir aux ordres du peuple; enfin il ne s'engage que pour dix ans. Par cette conduite mesurée, il intéresse tous les citoyens à son sort; toutes les magistratures sont accumulées insensiblement sur sa tête. Le peuple, que les malheurs précédens

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