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Quatrièm.

siècle.

des forces inégales contre le christianisme qui dominait dans la plupart des provinces, depuis que Constantin l'avait placé sur le trône de Bisance. Cette religion s'était partagée en plusieurs sectes différentes, qui montraient entre elles encore plus d'acharnement que contre le culte de l'ancienne Rome. Deux factions principales éclipsaient toutes les autres. Les Ariens, protégés par Constance, et les Athanasiens, dont Constant se montrait le chef. Ces derniers furent nommés catholiques, lorsque leurs adversaires, écrasés par la puissance impériale, disparurent avec les livres qui contenaient leur doctrine.

Au milieu de ce choc d'opinions, les Romains levaient douloureusement les yeux sur leur ancienne religion, sous laquelle ils avaient marché de victoires en victoires pendant huit siècles. Ils ne pouvaient pas aimer la maison impériale, fameuse par les parricides dont elle s'était couverte, et qui leur avait ravi le sceptre du monde.

Rome était le centre de l'ancienne religion. On voyait dans cette ville immense sept cents temples, grands ou petits, dédiés aux dieux majorum ęt minorum gentium. Quelques-uns subsistèrent jusqu'à Théodose, et long-temps

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après lui les villages d'Italie persistèrent dans leur culte. Leurs solemnités furent appelées Quatrièm. festa paganalia, du nom des villages, appelés

pagi par les Italiens; ce qui fit donner aux sectateurs de l'ancienne religion le nom de païens, pagani. Les aruspices étaient encore très-nombreux et très-respectés en Toscane.

Les grands de Rome méprisaient des empereurs nés au fond de la Dalmatie, de la Dace ou de la Bretagne. Ammien Marcellin, qui vivait à Rome dans les premières années de Théodose, assure que de son temps ce mépris subsistait encore. La continuité et la magnificence des spectacles auxquels le peuple romain était accoutumé, et qui faisaient partie de l'ancienne religion, entretenait dans Rome un esprit de liberté qui ne s'accommodait pas avec l'humeur ombrageuse de la cour impériale. Lactance rapporte que Dioclétien s'étant rendu à Rome, en 303, pour triompher des Perses, fut si choqué des satires qu'à l'exemple de leurs pères, les Romains se permettaient dans ces sortes d'occasions, qu'il sortit de cette capitale à la fin de décembre, sans qu'il fût possible au sénat de le déterminer à retarder son voyage de quelques jours, pour prendre posses

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siècle.

sion de son neuvième consulat aux calendes Quatrièm. siecle. de janvier.

Constantin était venu à Rome en 326, la vingtième année de son règne, pour célébrer les fêtes appelées, pour cette raison vigesimales. Ayant voulu supprimer dans cette occasion les cérémonies qui tenaient à l'ancien culte, il éprouva la résistance la plus opiniâtre. Cette disposition des esprits rendait l'ancienne capitale odieuse aux empereurs devenus chrétiens; ils préférèrent constamment dans la suite le séjour de Milan, d'Aquilée, de Ravenne.

L'Italie se dépeuplait visiblement. J'ai déja observé qu'elle n'était proprement que le jardin de Rome; les laboureurs étaient en Sicile, en Egypte, en Afrique. Les environs de Rome que la nature semblait condamner à une éternelle stérilité, étaient fécondés par l'industrie; mais lorsque le siége de l'empire fut transféré sur le Bosphore de Thrace, les grands, attachés à la cour par leurs espérances, y menèrent leurs esclaves. Rome fut privée d'une partie de ses habitans, et ses magnifiques entours se changèrent en marais fétides: le peuple attribuait à la colère des dieux une décadence que la nouvelle forme d'administration avait seule occasionnée.

•Constantin voulant attirer dans ConstantiQuatrièm nople le plus grand nombre d'habitans pos- siècle. sible, ordonna qu'il y serait livré au peuple la même quantité de grains qu'on avait coutume de distribuer au peuple romain: il fut réglé, en conséquence, que les grains d'Afrique continueraient à être portés à Rome, mais que ceux d'Egypte seraient réservés pour la nouvelle capitale; ainsi Rome n'eut plus qu'un grenier. J'ai lu dans Denina, que cette disposition qui paraissait si préjudiciable à l'Italie, pouvait produire les plus grands avantages en donnant aux Romains menacés de la famine, un puissant motif de fertiliser les champs de leur voisinage; mais il est bien plus aisé de conduire des milliers d'hommes dans les grandes villes, que d'établir la plus médiocre population dans des campagnes désolées. L'agrandissement de Constantinople fut la perte de Rome.

Quatrièm. siècle.

CHAPITRE X X X.

La religion chrétienne s'environne d'un éclat extérieur inconnu pendant les premiers siècles.- Prétentions des Evêques.

LA religion chrétienne abandonnait déja cette humble simplicité admirée dans son berceau, pour s'entourer de tout le faste qu'elle avait reproché aux pontifes de l'ancienne Rome. Des temples magnifiques et superbement décorés succédaient aux oratoires modestes, dans lesquels, pendant les deux premiers siècles, on n'avait souffert aucune décoration.

Les prêtres chrétiens, à l'exemple des prêtres de l'ancienne religion, portaient dans les cérémonies sacrées des robes qui leur étaient particulières. Quelques-uns des ministres du culte remplissaient leurs fonctions, revêtus de ees longues tuniques de lin, dont les popes étaient entourés dans les temples lorsqu'ils égorgeaient les victimes; les évêques portaient dans leurs mains le bâton à tête recourbée, à l'usage des augures, et sur leur tête une

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