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siècle.

le partager, flottait dans une incertitude sinistre. Sa femme Eusébie lui parle de Julien comme Quatrièm. du seul homme que la nature destinait à le décharger d'une partie du fardeau de la souveraineté.

Au nom d'un homme dont le père et le frère avaient été assassinés par ses ordres, Constance ne peut cacher ses appréhensions. Eusébie le rassure: soit que les précautions prises par Julien, pour cacher ses talens sous les apparences extérieures d'une ame inactive, insouciante, ne trouvant de charmes que dans l'étude solitaire de la philosophie, eussent trompé cette princesse, ou qu'elle se flattât de gagner Julien par des bienfaits, ou peut-être qu'elle voulût le tromper et le conduire à sa perte.

Julien fut déclaré césar dans Milan, en 355. On le chargea de défendre les Gaules contre les Barbares, mais on le priva de presque tous les moyens de réussir. Presque sans troupes et sans argent, il était environné de surveillans. Le préfet du prétbire, Florence, avait ordre de régler jusqu'à la dépense de sa maison; le général Marcel rendait compte à l'empereur de ses démarches les plus secrètes.

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Julien puise dans la profondeur de son génie

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Quatrièm.

siècle.

les ressources qui lui manquaient. L'exemple de son frère, revêtu des mêmes honneurs que lui, et lâchement assassiné par ceux qui semblaient être destinés à répondre de sa personne, lui commandait une exacte surveillance. La manière de vivre qu'il s'impose, met bientôt en défaut l'astuce des espions qui l'environnent. Les légions voyaient avec enthousiasme un prince de vingt-quatre ans, qui se nourrissait comme le simple soldat, qui marchait à pied et tête nue aux premiers rangs de l'armée, qui couchait sur la paille ou sur une peau de bête, qui, ne donnant que quelques heures au sommeil, se montrait toujours le premier sous les armes, et qui trouvait dans son extrême sobriété, les moyens de récompenser les belles actions et de secourir l'indigence.

Pour forcer tous les obstacles qui pouvaient lui nuire, il s'applique à connaître les soldats, sa province, ses ennemis, Abandonnant le séjour des grandes villes, où l'image de la mollesse pouvait nuire à la discipline militaire qu'il voulait introduire dans son armée, il fixa sa résidence à Paris, portant alors le nom de Lutèce.

Cette ville, destinée à devenir un jour une des plus florissantes métropoles du monde,

n'était alors qu'une bourgade composée de quel

*

siècle.

ques centaines de cabanes de pêcheurs, semées Quatrièm. sans ordre dans une île de la Seine, nommée aujourd'hui la Cité. Julien affectionnait ce séjour dont la simplicité s'accordait avec celle de ses moeurs. Il l'appelait sa chère Lutèce. Il en parle avec complaisance dans ses ouvrages; il s'étend en détail sur son climat, son terroir ses vignes, et sur la manière dont ses habitans élevaient des figuiers. On assure qu'il y fit construire un palais, des thermes ou bains publics, une place pour y exercer, ses soldats, et un amphithéâtre sur l'emplacement où fut dans la suite la porte Saint-Victor, qui, n'est plus aujourd'hui. Il ne reste de tout cela que quelques vestiges appelés encore les Bains de Julien, masqués, dans la rue de la Harpe, par des maisons qu'on, abattra sans doute, un jour.

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L'exemple du général, encore plus que sa vigilance, forma bientôt une armée de héros, Julien, la conduit jusqu'à Strasbourg, passe le Rhin sur un pont de bateaux, défait une muititude prodigieuse de Barbares, fait leur chef prisonnier, les poursuit jusqu'à la forêt Hircinienne, se fait rendre tous les captifs romains et gaulois, toutes les dépouilles dont les Ger

mains s'étaient chargés, et leur impose des Quatrièm. lois.

siècle. Julien, réunissant à la conduite guerrière de

César les vertus de Trajan et de Marc Aurèle, faisait venir de tout côté des grains pour nourrir les peuples dans les campagnes dévastées par la guerre, 'ordonnait le défrichement des campagnes, la reconstruction des villes, encourageait la population, les arts, le commerce et les sciences, s'oubliant lui-même, travaillant nuit et jour au bonheur des peuples. Les impôts furent diminués des deux tiers dans tous les pays qui avaient souffert de la guerre, la justice était administrée avec impartialité et promptitude, les habitans des villes et des campagnes protégés contre les agens du fisc.

La jalousie de Constance se réveille à la voix de la renommée publiant les grandes actions de son neveu. Voulant l'éloigner du théâtre de sa gloire, il lui demande d'abord deux légions que lui-même avait formées, et en même temps il engage, à force de présens, les princes germains à reprendre les armes et à repasser le Rhin. Cette conduite soulève l'armée: Julien est proclamé auguste. Les princes germains, de nouveau vaincus, sont forcés de faire la paix. Tout l'Occident se déclare en fa

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veur de l'empereur Julien; la

guerre allait écla

siècle.

ter entre l'oncle et le neveu, lorsque Constance Quatrièm. meurt presque subitement dans une bourgade au pied du mont Taurus. En 361, Julien est reconnu dans tout l'empire.

CHAPITRE X X XIII.

Règne de Julien.

LA plupart des modernes ont blâmé Julien

d'avoir pris les armes contre son oncle; ils lui opposent Germanicus, qui, se trouvant auprès de Tibère au même degré de parenté et d'élévation, résista au voeu des armées qui voulaient le créer auguste. Il garda la foi due à son oncle, qui l'avait décoré de la pourpre des Césars; mais Germanicus n'avait pas un frère assassiné par Tibère, malgré la pourpre dont il était revêtu; il ne pensait pas qu'en récompense de ses services, Tibère le ferait empoisonner à Daphné, auprès d'Antioche. L'exemple de Germanicus, loin d'engager Julien à résister au vou des peuples et des soldats qui lui destinaient la pourpre impériale,

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