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drait-il, non pas à prendre une série de résolu tions, mais seulement à s'assembler, à tel endroit et à telle heure, s'il n'avait pas chargé un ou plusieurs magistrats de l'avertir du temps où, suspendant la poursuite de ses affaires domestiques, il doit régler les affaires générales, et du lieu dans lequel il est le plus convenable pour tous de s'assembler. L'institution d'un ou de plusieurs magistrats est donc une suite nécessaire de toute agrégation politique.

Malheureusement tous les privilégiés cherchent à étendre leurs priviléges, mais un plus grand bien se trouve dans ce mal. Point de république sans premiers magistrats, bien qu'il soit comme impossible que ces premiers magistrats n'abusent quelquefois de l'autorité qui leur est confiée.

Ces magistrats, chargés originairement d'éveiller le peuple sur ses intérêts généraux, s'emparent bientôt du droit de proposer les lois, sous prétexte d'éloigner le tumulte des délibérations; ensuite de faire exécuter les lois faites, sous prétexte de ne pas trop détourner le peuple de ses affaires particulières, pour une opération qui demande une surveillance journalière et constante. A d'autres époques, ils se chargent d'interpréter les lois, sous prétexte de

les éclaircir. Insensiblement le peuple, rassemblé de loin en loin, n'a plus qu'une influence apparente; elle s'évanouit par l'indolence des uns, par l'ambition des autres, par la faiblesse de tous.

A la place de la volonté du peuple, on met par-tout celle de son gouvernement; les magistrats deviennent souverains, le peuple sujet : cette révolution est à craindre à mesure qu'un peuple est plus nombreux, et sur-tout s'il est disséminé sur une grande surface.

Peuples qui voulez conserver votre liberté, n'oubliez jamais que la puissance publique réside dans votre volonté collective; que vous êtes le souverain, que vos magistrats ne sont que vos délégués, soit qu'on les appelle rois, consuls, éphores, archontes, suffètes, syndics, sénat, congrès ou assemblée nationale. Vous pouvez bien déléguer l'exercice de votre pouvoir, mais la source reste en vous pour passer toute entière à votre postérité. Ainsi le soleil, créé pour éclairer et féconder le monde, ne peut se priver ni de sa clarté, ni de sa chaleur.

Les institutions romaines étaient admirables pour une nation qui vivait autour des remparts d'une ville. Le peuple, assemblé par tribus, par ouries ou par centuries, faisait ses lois, élisait ses

magistrats, décidait de la paix et de la guerre, exer çait les droits de la souveraineté. Un sénat fut d'abord le régulateur de l'autorité publique, et bientôt dirigea les affaires ordinaires. Deux premiers magistrats, entourés des pompeux dehors du pouvoir monarchique, n'avaient guères d'autre autorité dans la ville, que celle de convoquer le sénat et les assemblées du peuple, d'y proposer les affaires, de marcher à la tête de l'armée quand la guerre avait été résolue par un décret public, et d'ordonner l'emploi des finances qui étaient sous la garde des trésoriers appelés questeurs. Ce gouvernement penchait vers l'aristocratie. Cependant, comme les consuls, le sénat et le peuple étaient, pour ainsi dire, dans une dépendance réciproque, il résultait un équilibre d'autorité qui assurait la liberté publique.

Cet équilibre ne dura pas long-temps. Tous les Romains, dont originairement la fortune était à-peu-près égale, étaient assujettis au même tribut, et marchaient à la guerre avec les mêmes armes qu'ils se fournissaient eux-mêmes. Ce mode n'avait pas été changé, quoique, par la succession du temps, il se trouvât beaucoup de différence entre les biens des uns et des autres. Servius Tullius, sixième roi de Rome,

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sous le prétexte raisonnable qu'il n'était pas juste qu'un citoyen pauvre contribuât autant qu'un riche aux charges publiques, donna la première atteinte au gouvernement populaire. Il partagea les citoyens en cent quatre-vingttreize centuries, plus ou moins nombreuses suivant la fortune de ceux qui les composaient

Il était juste, en effet, qu'une centurie, composée d'un petit nombre de gens riches, contribuât autant aux charges publiques qu'une autre centurie plus nombreuse, composée de gens pauvres. Ces centuries furent distribuées sur six classes. Cette division fut encore relative aux richesses des particuliers. On ne plaça dans la première classe, que les citoyens qui possédaient au moins cent mines ou dix mille dragmes de bien. Elle payait seule plus de la moitié de l'impôt, aussi formait-elle quatrevingt-dix-huit centuries, dans lesquelles résidait la principale force de l'état. Tous les soldats qui les composaient, devaient se fournir pour armes offensives, le javelot, la pique, l'épée et le poignard, et pour armes défensives, le casque, la cuirasse, les cuissarts et le bouclier d'airain. La seconde classe n'était composée que de vingt-deux centuries; pour y entrer, il fallait posséder soixante-quinze mines, ou

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sept mille cinq cents dragmes de bien. Les soldats s'y servaient à-peu-près des mêmes armes que ceux de la première classe; ils armaient leur bras d'un écu fait de peau parfaitement tendue, au lieu du bouclier d'airain. Deux centuries de cette classe, composées de charpentiers, de charrons, de maréchaux et d'autres ouvriers en fer et en bois, suivaient l'armée pour construire et dresser les machines de guerre; ils ne portaient que les armes qui leur convenaient. On ne comptait que vingt centuries dans la troisième classe, composée des citoyens dont le bien ne s'élevait qu'à cinq mille dragmes. Ils étaient armés, à la légère, d'un petit bouclier rond, d'un pied et demi de diamètre, et d'un casque de cuir fort; leurs armes offensives étaient l'épée, le javelot et la fronde. Il se trouvait vingt-deux centuries dans la quatrième classe; elles étaient armées à-peu-près comme les soldats de la classe précédente. Deux centuries n'étaient composées que de trompettes et d'autres joueurs d'instrumens militaires; elles en fournissaient à toute l'armée. On comptait trente centuries dans la cinquième classe, formée des citoyens dont le bien ne s'élevait qu'à deux mille cinq cents dragmes. Ils ne se servaient que de la fronde, combattant presque toujours

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