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sommes leurs gardiens, disait-il souvent. Une Sixième armée doit protéger les campagnes et non les siècle. ravager. Mais s'il s'opposait avec fermeté aux

moindres exactions, aucun acte de bravoure et de générosité ne demeurait sans récompense. Non-content de faire guérir les soldats de leurs blessures, il les consolait par ses largesses. Les soldats se croyant invincibles sous ses ordres, l'auraient suivi au bout du monde. On le proclamait hautement le vengeur de l'empire, et lorsque Justinien l'avait fait représenter sur le revers de ses monnaies, avec cette inscription Bélisaire la gloire du nom Romain, il n'avait été que l'écho de la voix publique.

Vitigès, décoré du titre de patrice, fut relégué vers les frontières de Perse. Les dépouilles des rois Goths furent étalées dans le palais impérial, mais la cour n'en permit la vue qu'aux sénateurs, sans y admettre le peuple.

CHAPITRE XVIII.

Après le départ de Bélisaire, la guerre d'Italie traine en longueur.

AMAIS on ne s'aperçut d'une manière plus frappante, combien la conduite d'une guerre dépend de l'habileté du général qui en est chargé, L'intérêt de l'empire demandait que Bélisaire restât en Italie, pour accoutumer les Goths à courber leurs fronts sous les lois romaines, pour consulter les circonstances sur les impôts qu'on allait créer, et pour établir une administration impartiale, dont les avantages se fissent également sentir aux anciens et aux nouveaux sujets de l'empire. Sa valeur, qui le faisait redouter des étrangers, et son incorruptible équité qui lui conciliait l'affection des peuples, auraient détruit dans leurs racines les semences de mécontentement qui se changèrent bientôt en insurrection. Mais Justinien était obsédé d'un nombreux essaim de ces courtisans oisifs et pervers, qui, craignant une comparaison peu honorable pour eux, font leur étude d'empoisonner les succès des grands hommes, lorsqu'ils n'ont

Sixième siècle.

Sixième siècle.

pas réussi à les traverser. Ils répétaient sans
cesse que
Bélisaire voulait se placer sur le trône
d'Occident, et que ce but était le principe secret
des ménagemens qu'il avait eus pour les peuples
vaincus.

C'était, disait-on, pour se concilier la bienveillance des Goths, aux dépens de l'intérêt général de l'empire, qu'il n'avait pas imposé sur eux les taxes que les dépenses de la guerre semblaient nécessiter. On ne pouvait pas blâmer sa conduite guerrière, mais on observait qu'il était inutile que l'Italie, l'Afrique, et une partie de la Germanie fussent rentrées sous le domaine impérial, si les tributs levés dans ces contrées, ne venaient chaque année grossir le trésor de Constantinople. De nouveaux agens furent envoyés en Italie, et tandis que Bélisaire, chargé de défendre les provinces orientales de l'empire, faisait triompher les armes romaines sur les bords du Tygre, des exactions multipliées inspiraient en Italie l'aversion la plus prononcée et la plus générale envers le gouvernement impérial. Les Goths, revenus de leur première surprise, reprenaient les armes de toute part, favorisés en secret par le plus grand nombre des Italiens.

Les Goths avaient élu pour leur roi Ildo

Sixièmé

bald, gouverneur de Vérone, neveu de Theudès, qui régnait alors sur les Visigoths d'Es-siècle. pagne. Les généraux que Justinien avait chargés de la défense de l'Italie, occupés uniquement de leur intérêt particulier, ne songeaient qu'à piller également les Goths et les Italiens. D'ailleurs la cour, retenue par ses appréhensions, n'ayant pas nommé un chef auquel tous les autres généraux fussent tenus d'obéir, il n'existait aucun concert dans les opérations militaires. Cette espèce d'anarchie relevait les espérances des Goths, ils se rassemblaient autour de leur nouveau roi, une foule de déserteurs de l'armée romaine se joignait à eux. Bientôt tout ce qui restait de soldats dans la Ligurie et dans la Venétie, se rangea sous les drapeaux d'Ildobald. Déja ce prince avait remporté un avantage assez considérable sur les Romains, aux environs de Trévise, lorsqu'il fut assassiné dans un festin, après avoir régné environ un an.

Le règne de son successeur, Eraric, fut encore plus court. Ce prince était Ruge de nation. Les Ruges s'étaient joints aux Goths lors de l'expédition de Théodoric, mais sans s'allier avec eux par des mariages; de sorte que la distinction des deux peuples se conservait de race en race. Les Goths ne se trouvant pas

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siècle.

d'accord entr'eux sur le choix du successeur Sixième d'Ildobald, les Ruges mirent sur le trône Eraric, l'homme le plus puissant d'entr'eux. Pendant un règne de cinq mois, il ne s'attira que du mépris; on osait même lui reprocher en face, qu'il était un obstacle aux succès des Goths, commençant à se relever par le courage de son prédécesseur.

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Les Goths choisissent Totila pour leur roi. - Bélisairé est renvoyé en Italie.

Tous les yeux se fixaient sur Totila, neveu d'Ildobald, prince qui se rendit célèbre par ses talens et par son humanité, et qui dès-lors, malgré sa jeunesse, jouissait d'une grande considération. Eraric ayant assemblé ses capitaines , proposa d'envoyer une ambassade à l'empereur, pour lui demander la paix aux mêmes conditions que Uitigès avait obtenues; c'est-à-dire, que les Goths ne conserveraient que la Ligurie, et céderaient le reste de l'Italie. Cette proposition avait été admise. Eraric fit partir les ambassadeurs. Il les chargea secrète

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