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d'Ops des sommes immenses pour la faire réussir; Antoine avec son livre en disposa à sa fantaisie.

Les conjurés avaient d'abord résolu de jeter le corps de César dans le Tibré, ils n'y auraient trouvé aucun obstacle dans les premiers momens de surprise qui suivent toujours un événement inattendu. De vaines considérations les retinrent. Le sénat se crut obligé de permettre les obsèques d'un homme qui n'avait pas été déclaré tyran. Polybe vante l'ancienne coutume des Romains de porter, dans les funérailles, les images des ancêtres, et de faire ensuite l'oraison funèbre du défunt. Antoine fit celle de César; il montra au peuple sa robe ensanglantée, lut son testament, dans lequel il faisait aux Romains pauvres, de grandes largesses, et agita, avec tant d'art, la multitude aisée à émouvoir, qu'elle mit le feu aux maisons des conjurés.

Le sénat s'aperçut alors, mais trop tard, de la faute qu'il avait faite de ne pas condamner la mémoire du dictateur. Cicéron en fait l'aveu dans ses Lettres à Atticus; il disculpe ce corps sur le trop long intervalle écoulé entre le meurtre de César et l'assemblée du sénat. Ceux qui connaissent le prix

d'un moment dans les affaires où la multitude prend part, ne seront pas étonnés qu'une mesure qui pouvait être prise avec succès dans un instant, fût d'une exécution impossible dans un autre. Le gouvernement favorisait ouvertement les entreprises des conjurés, persuadé que la conservation des formes républicaines dépendait de la supériorité de ce parti. Cependant Antoine, aidé par Lépide, gouverneur de la Gaule narbonnaise et de l'Espagne, s'acheminait vers la puissance souveraine lorsque Octave se présenta dans Rome pour recueillir la succession de César qui l'avait adopté dans son testament.

CHAPITRE X V I.

Octave se fait reconnaître héritier de César. Antoine est déclaré ennemi public.

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Mort de Decimus Brutus.

CTAVE était fils de Caius Octavius, qui avait exercé la préture, et d'Accia, fille de Julie, soeur de César. Il entrait dans sa dix-neuvième année, lorsque quelques sénateurs auxquels sa jeunesse inspirait de la confiance, et qui vou

laient opposer son nom aux entreprises d'Antoine, l'engagèrent à venir à Rome pour faire autoriser son adoption par le préteur. Au bruit de sa marche les soldats auxquels César avait donné des terres en Italie, accouraient lui offrir leurs services. On lui apportait de l'or de toute part, et quand il approcha de Rome, la plupart des magistrats, créatures du dictateur, et le peuple en foule, sortaient au-devant de lui.

Octave, après avoir pris le nom de César et vendu son patrimoine pour payer une partie des legs portés dans le testament de son père adoptif, se conduisit avec une prudence qu'on ne devait pas attendre de son âge. Cicéron jouissait dans le sénat, d'un grand crédit qu'il devait à ses services autant qu'à ses rares talens; Octave César l'appelait son père, le consultait sur ses affaires, le flattait, l'adulait et employait, pour capter sa bienveillance, les artifices dont la vanité ne se défie jamais. Cicéron, pour perdre Antoine, son ennemi particulier, travaillait à l'élévation d'Octave, au lieu de faire oublier au peuple le nom de César, si fatal à la république.

Antoine, à l'issue de són consulat, s'était fait donner par le peuple le gouvernement de la Gaule cisalpine, dont Decimus Brutus

était en possession. Il se servit des légions qu'il commandait, pour chasser ce républicain d'une province dont le commandant ouvrait ou fermait à son gré les Alpes aux armées qui pouvaient menacer Rome.

Malgré la passion pour les maximes républicaines, montrée par Octave aux chefs du parti qui dominait dans le sénat, il favorisait sans doute secrètement Antoine le lieutenant, l'ami de César, qui combattait alors un de ses meurtriers; mais n'étant encore revêtu d'aucune magistrature, il cachait avec soin ses efforts et même ses sentimens. Décimus Brutus était assiégé dans Modène par Antoine, le sénat décrète que le siége serait levé et que les légions romaines reviendraient dans Rome; Antoine refuse d'obéir; il est déclaré ennemi de la patrie.

Les deux consuls Hirtius et Pansa, furent chargés de marcher contre lui. Octave, auquel on donna la qualité de propréteur, leur fut adjoint dans le commandement. Les observateurs voyaient avec surprise le fils adoptif de César marcher, sous les enseignes de ses ennemis, au secours d'un des assassins de son père. Antoine fut entièrement défait, et forcé de passer les Alpes; mais les deux consuls avaient été

tués, le commandement de l'armée passait à Décimus Brutus ; Octave quitte le camp avec les légions qui s'étaient données à lui, s'approche de Rome pour solliciter le consulat, quoiqu'il n'atteignît pas encore sa vingtième année.

Octave songeait sérieusement à se réconcilier avec Antoine, et il n'attendait pour ouvrir avec lui une négociation, que le parti qu'allaient prendre Lépide, et Plancus, gouverneur de la Gaule Celtique. L'un et l'autre s'étaient déclarés en faveur d'Antoine qui, repassant les Alpes avec dix-sept légions, surprit Décimus Brutus dans les environs d'Aquilée, et lui fit couper la tête.

CHAPITRE X VI I.

Second triumvirat entre Antoine, Octave et Lépide.

CETTE nouvelle inattendue avait jeté le sénat

dans la consternation, Octave demandait le consulat, vacant par la mort d'Hirtius et de Pansa. Des amis communs priaient Cicéron, de sa part, d'employer son crédit pour les faire.

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