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usage des machines propres à faire les sièges; et, de plus, les soldats n'ayant point de paie, on ne pouvoit pas les retenir long-temps devant une place; ainsi peu de leurs guerres étoient décisives. On se battoit pour avoir le pillage du camp ennemi ou de ses terres ; après quoi, le vainqueur et le vaincu se retiroient chacun dans sa ville. C'est ce qui fit la résistance des peuples d'Italie, et en même temps l'opiniâtreté des Romains à les subjuguer; c'est ce qui donna à ceux-ci des victoires qui ne les corrompirent point; et qui leur laissèrent toute leur pauvreté.

S'ils avoient rapidement conquis toutes les villes voisines, ils se seroient trouvés dans la décadence à l'arrivée de Pyrrhus, des Gaulois et d'Annibal; et, par la destinée de presque tous les états du monde, ils auroient passé trop vîte de la pauvreté aux richesses, et des richesses à la corruption.

et cela paroît par l'histoire. Ils ne savoient point faire de galeries pour se mettre à couvert des assiégés: ils tàchoient de prendre les villes par escalade. Ephorus a écrit qu'Artémon, ingénieur, inventa les grosses machines pour battre les plus fortes murailles. Périclès s'en servit le premier au siège de Samos, dit Plutarque, vie de Périclès, édit. de BASTIEN, tome II , P. 31.

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Mais Rome, faisant toujours des efforts, et trouvant toujours des obstacles, faisoit sentir sa puissance, sans pouvoir l'étendre; et, dans une circonférence très-petite, elle s'exerçoit à des vertus qui devoient être si fatales à l'univers.

Tous les peuples d'Italie n'étoient pas également belliqueux: les Toscans étoient amollis par leurs richesses et par leur luxe; les Tarentins, les Capouans, presque toutes les villes de la Campanie et de la grande Grèce languissoient dans l'oisiveté et dans les plaisirs. Mais les Latins, les Herniques, les Sabins, les Eques et les Volsques aimoient passionément la guerre; ils étoient autour de Rome; ils firent une résistance inconcevable, et furent ses maîtres en fait d'opiniâtreté.

Les villes latines étoient des colonies d'Albe, qui furent fondées (1) par Latinius Sylvius. Outre une origine commune avec les Romains, elles avoient encore des rites communs; et Servius Tullius (2) les avoit engagées à faire bâtir un temple dans Rome, pour

(1) Comment on le voit dans un traité intitulé: Grigo gentis romanac, qu'on croit être d'Aurélius Victor. (2) Denys d'Halicarnasse, liv. IV.

être le centre de l'union des deux peuples. Ayant perdu une grande bataille auprès du lac Régille, elles furent soumises à une alliance et une société (1) de guerre avec les Romains.

On vit manifestement, pendant le peu de temps que dura la tyrannie des décemvirs, à quel point l'agrandissement de Rome dépendoit de sa liberté. L'état sembla avoir perdu (2) l'ame qui le faisoit mouvoir.

Il n'y eut plus dans la ville que deux sortes

de gens, ceux qui souffroient la servitude, et ceux qui, pour leurs intérêts particuliers, cherchoient à la faire souffrir. Les sénateurs se retirèrent de Rome comme d'une ville étrangère; et les peuples voisins ne trouvèrent de résistance nulle part.

Le sénat ayant eu le moyen de donner une paie aux soldats, le siège de Veïes fut entrepris; il dura dix ans. On vit un nouvel art chez les Romains, et une autre manière de faire la guerre; leurs succès furent plus

(1) Voyez dans Denys d'Halicarnasse, liv. IV, un des traités faits avec eux.

(2) Sous prétexte de donner au peuple des loix écrites, ils se saisirent du gouvernement. Voyez Denys d'Halicarnasse, liv. XI.

éclatans; ils profitèrent mieux de leurs victoires; ils firent de plus grandes conquêtes, ils envoyèrent plus de colonies; enfin, la prise de Véies fut une espèce de révolution,

Mais les travaux ne furent pas moindres. S'ils portèrent de plus rudes coups aux Toscans, aux Eques et aux Volsques, cela même fit que les Latins et les Herniques, leurs alliés, qui avoient les mêmes armes et la même des discipline qu'eux, les abandonnèrent ; que ligues se formèrent chez les Toscans ; et que les Samnites, les plus belliqueux de tous les peuples de l'Italie, leur firent la fureur.

guerre

avec

Depuis l'établissement de la paie, le sénat ne distribua plus aux soldats les terres des peuples vaincus; il imposa d'autres conditions; il les obligea, , par exemple, de fournir (1) à l'armée une solde pendant un certain temps, lui donner du bled et des habits.

de

La prise de Rome par les Gaulois ne lui ôta rien de ses forces; l'armée, plus dissipée que vaincue, se retira presque entière à Véïes; le peuple se sauva dans les villes voisines; et l'incendie de la ville ne fut que l'incendie de quelques cabanes de pasteurs.

(1) Voyez les traités qui furent faite.

CHAPITRE I I.

De l'art de la guerre chez les Romains.

LES Romains se destinant à la guerre, et la regardant comme le seul art, ils mirent tout leur esprit et toutes leurs pensées à le perfectionner. C'est sans doute un dieu, dit Végèce (1), qui leur inspira la légion.

Ils jugèrent qu'il falloit donner aux soldats de la légion des armes offensives et défensives plus fortes et plus (2) pesantes que celles de quelqu'autre peup ́ que ce fût.

Mais, comme il y a des choses à faire, dans la guerre, dont pas capable, ils voulure tint dans son sein une

(1) Liv. II, ch. I.

corps pesant n'est t que la légion conroupe légère, qui

(2) Voyez dans Polybe, et dans Josephe de bello judaico, liv. II, quelles étoient les armes du soldat romain. Il y a peu de différence, dit ce dernier, entre les chevaux chargés et les soldats romains. « Ils portent, » dit Cicéron, leur nourriture pour plus de quinze » jours, tout ce qui est à leur usage, tout ce qu'il » faut pour se fortifier; et, à l'égard de leurs armes » ils n'en sont pas plus embarrassés que de leurs » mains ». Tuscul, liv. III.

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