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subsister, auroit péri. Avant la corruption, les revenus primitifs de l'état étoient partagés entre les soldats, c'est-à-dire, les laboureurs; ils lorsque la république étoit corrompue, passoient d'abord à des hommes riches, qui les rendoient aux esclaves et aux artisans ; d'où on en retiroit, par le moyen des tributs, une partie pour l'entretien des soldats. Or, ces sortes de gens n'étoient guère à la guerre; ils étoient lâches, déjà corrompus par le luxe des villes, et souvent par leur art même ; outre que, comme ils n'avoient point proprement de patrie, et qu'ils jouissoient de leur industrie par-tout, ils avoient peu à perdre ou à conserver.

propres

et

Dans un dénombrement de Rome (1), fait quelque temps après l'expulsion des rois et dans celui que Démétrius de Phalère fit à Athènes (2), il se trouva à-peu-près le même nombre d'habitans; Rome en avoit quatre cent quarante mille; Athènes, quatre

(1) C'est le dénombrement dont parle Denys d'Halicarnasse dans le livre IX, art. 25, et qui me paroît être le même que celui qu'il rapporte à la fin de son sixième livre, qui fut fait seize ans après l'expulsion des rois.

(2) Ctésiclès, dans Athénée, liv. VI.

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cent trente et un mille. Mais ce dénombrement de Rome tombe dans un temps où elle étoit dans la force de son institution; et celui d'Athènes, dans un temps où elle étoit entièrement corrompue. On trouva que le nombre des citoyens pubères faisoit à Rome le quart de ses habitans ; et qu'il faisoit à Athènes un peu moins du vingtième ; la puissance de Rome étoit donc à celle d'Athènes, dans ces divers temps, à-peuprès comme un quart est à un vingtième, c'est-à-dire, qu'elle étoit cinq fois plus grande.

Les rois Agis et Cléomènes, voyant qu'aulieu de neuf mille citoyens qui étoient à Sparte du temps de Lycurgue (1), il n'y en avoit plus que sept cents, dont à peine cent possédoient des terres (2), et que tout le reste n'étoit qu'une populace sans courage, ils en

(1) C'étoient des citoyens de la ville, appellés proprement Spartiates. Lycurgue fit pour eux deux mille parts; il en donna trente mille aux autres habitans. Voyez Plutarque, vie de Lycurgue, tom. I. P. 136.

(2) Voyez Plutarque, vie d'Agis et de Cléo

mènes.

treprirent de rétablir les loix (1) à cet égard; et Lacédémone reprit sa première puissance, et redevint formidable à tous les Grecs.

Ce fut le partage égal des terres qui rendit Rome capable de sortir d'abord de son abaisşement; et cela se sentit bien, quand elle fut corrompue.

Elle étoit une petite république, lorsque les Latins ayant refusé le secours de troupes qu'ils étoient obligés de donner, on leva sur-le-champ dix légions dans la ville (2). A peine à présent, dit Tite-Live, Rome, que le monde entier ne peut contenir, en pourroit-elle faire autant, si un ennemi

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» roissoit tout-à-coup devant ses murailles; marque certaine que nous ne nous sommes point aggrandis, et que nous n'avons fait qu'augmenter le luxe et les richesses qui >> nous travaillent ».

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» Dites-moi, disoit Tiberius Gracchus aux » nobles (3), qui vaut mieux, un citoyen,

(1) Voyez Plutarque, vie d'Agis et de Cléomènes, tome VI, p. 213.

(2) Tite-Live, première décade, liv. VII. Ce fut quelque temps après la prise de Rome, sous le consulat de L. Furius Camillus, et de Ap. Claudius Crassus.

(3) Appian, de la guerre civile, liv. premier.

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» ou un esclave perpétuel; un soldat, ou un » homme inutile à la guerre? Voulez-vous, » pour avoir quelques arpens de terre plus » que les autres citoyens, renoncer à l'espé>>rance de la conquête du reste du monde » ou vous mettre en danger de vous voir en» lever par les ennemis ces terres que vous

"nous refusez »?

CHAPITRE IV.

1. Des Gaulois. 2. De Pyrrhus. 3. Parallèle de Carthage et de Rome. 4. Guerre d'Annibal.

LES Romains eurent bien des guerres avec les Gaulois. L'amour de la gloire, le mépris de la mort, l'obstination pour vaincre, étoient les mêmes dans les deux peuples; mais les armes étoient différentes. Le bouclier des GauIois étoit petit, et leur épée mauvaise; aussi furent-ils traités à-peu-près comme, dans les derniers siècles, les Mexiquains l'ont été par les Espagnols. Et, ce qu'il y a de surprenant, c'est que ces peuples, que les Romains rencontrèrent dans presque tous les lieux, et dans presque tous les temps, se laissèrent détruire

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les uns après les autres, sans jamais connoître, chercher, ni prévenir la cause de leurs malheurs

Pyrrhus vint faire la guerre aux Romains dans le temps qu'ils étoient en état de lui résister et de s'instruire par ses victoires; il leur apprit à se retrancher, à choisir et à disposer un camp; il les accoutuma aux éléphans, et les prépara pour de plus grandes

guerres.

La grandeur de Pyrrhus ne consistoit que dans ses qualités personnelles (1). Plutarque nous dit qu'il fut obligé de faire la guerre de Macédoine , parce qu'il ne pouvoit entretenir six mille hommes de pied, et cinq cents chevaux qu'il avoit (2). Ce prince, maître d'un petit état, dont on n'a plus entendu parler après lui, étoitun aventurier, qui faisoit des entreprises continuelles, parce qu'il ne pouvoit subsister qu'en entreprenant.

Tarente, son alliée, avoit bien dégénéré de l'institution des Lacédémoniens, ses ancêtres (3). Il auroit pu faire de grandes choses

(1) Voyez un fragment du livre premier de Dion, dans l'extrait des vertus et des vices.

(2) Vie de Pyrrhus. Plutarque, tome III, p. 494. (3) Justin, liv. XX.

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