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La rose dit: Tombeau sombre,
De ces fleurs je fais dans l'ombre
Un parfum d'ambre et de miel.
La tombe dit: Fleur plaintive,
De chaque âme qui m'arrive
Je fais un ange du ciel.

63. Ode.

Dieu vous garde, messagers fidèles
Du printemps, gentes hirondelles,
Huppes, cocus, rossignolets,

Tourtres, et vous oiseaux sauvages,
Qui de cent sortes de ramages
Animez les bois verdelets.

Victor Hugo.

Dieu vous garde, belles paquerettes,
Belles roses, belles fleurettes

De Mars, et vous boutons connus
Du sang d'Ajax et de Narcisse;
Et vous, thym, anis, et mélisse,
Vous soyez les bien revenus.
Dieu vous garde, troupe diaprée
De papillons, que par le pré
Les douces herbes suçotez;
Et vous, nouvel essaim d'abeilles
Qui les fleurs jaunes et vermeilles
Indifféremment baisotez.

Cent mille fois je resalue
Votre belle et douce venue;
O que j'aime cette saison
Et ce doux caquet des rivages,
Au prix des vents et des orages
Qui m'enfermaient en la maison !

Ronsard (1524-1589).

64. Avril.

Avril, l'honneur et des bois,

Et des mois :

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J'aime le son du cor, le soir au fond des bois,
Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,
Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

Que de fois seul dans l'ombre à minuit demeuré,
J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré!
Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiques
Qui précédaient la mort des paladins antiques.

O montagnes d'azur ! ô pays adoré!
Rois de la Frazona, cirque du Marboré
Cascades qui tombez des neiges entraînées,
Sources, gaves, ruisseaux, torrens des Pyrénées;

Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
Dont le front est de glace et les pieds de gazons!
C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
Les airs lointains d'un cor mélancolique et tendre.

Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,
De cette voix d'airain fait retentir la nuit;
A ses chants cadencés autour de lui qui se mêle
L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.

Une biche attentive, au lieu de se cacher,
Se suspend immobile au sommet du rocher,
Et la cascade unit, dans une chute immense,
Son éternelle plainte au chant de la romance.
Ames des chevaliers, revenez-vous encore?
Est-ce vous qui parlez avec la voix du cor?
Roncevaux! Roncevaux! dans ta sombre vallée
L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée !
Alfred de Vigny.

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Heureux, il s'endort immobile
Auprès du vin qu'il célébrait.
Encore une étoile qui file,
Qui file, file, et disparaît.

"Mon enfant, qu'elle est pure et belle !
C'est celle d'un objet charmant,
Fille heureuse, amante fidèle,

On l'accord au plus tendre amant.
Des fleurs ceignent son front nubile,
Et de l'hymen l'autel est prêt.
Encore une étoile qui file,
Qui file, file, et disparaît.

"Mon fils, c'est l'étoile rapide

D'un très-grand seigneur nouveau-né ; Le berceau qu'il a laissé vide D'or et de pourpre etait orné. Des poisons qu'un flatteur distille C'était à qui le nourrirait. Encore une étoile qui file,

Qui file, file, et disparaît.

"Mon enfant, quel éclair sinistre !
C'était l'astre d'un favori,
Qui se croyait un grand ministre
Quand de nos maux il avait ri.
Ceux qui servaient ce dieu fragile
Ont déjà caché son portrait.
Encore une étoile qui file,
Qui file, file, et disparaît.

Mon fils, quels pleurs seront les nôtres !
D'un riche nous perdons l'appui;
L'indigence glane chez d'autres,

Mais elle moissonnait chez lui. Ce soir même, sûr d'une asile,

A son toit le pauvre accourait. Encore une étoile qui file,

Qui file, file, et disparaît.

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